Mission en Côte d’Ivoire pour témoigner de l’expérience CUMA Bénin au colloque « Entreprendre contre la malnutrition » organisé par la « Fondation Avril » dans le cadre du « Salon de l’Agriculture et des Ressources Animales » d’Abidjan. 25 novembre 2019
Intervenant: Thierry GUERIN Président CUMA Bénin.
La malnutrition.
« Un homme qui a faim n’est pas un homme libre« , mais un homme qui mange mal est-il libre ?
La sécurité alimentaire repose sur trois fondamentaux : Quantité de nourriture suffisante. Qualité de nourriture satisfaisante. Diversité de nourriture effective. Si ces trois critères ne sont pas réunis, on doit faire le constat d’une situation de précarité (ou insécurité) alimentaire.
Deux milliard d’hommes sont en insécurité alimentaire dans le monde.
Huit cent millions d’hommes sont sous alimentés dans le monde.
- 80% des sous alimentés mondiaux sont des ruraux.
- 50% des sous alimentés mondiaux sont des paysans.
- 23% des populations d’Afrique sub-saharienne sont en insécurité alimentaire.
Les conséquences de l’insécurité alimentaire sont d’autant plus fortes qu’elles frappent dans les dix premières années de vie et ont des conséquences graves sur le développement physique et intellectuel des populations et obèrent ainsi la santé et l’éducation.
Les comportements alimentaires en Afrique de l’Ouest tendent vers deux excès opposés : Apports énergétiques insuffisants qui provoquent maigreur et sous développements physique et intellectuels. Apports énergétiques excessifs, qui provoquent surpoids et maladies cardio-vasculaires. Dans tous les cas ces deux régimes manquent fortement de légumineuses. La consommation mondiale humaine des légumineuses est en forte baisse entre 1960 et 1990. Dans tous les cas, la réintroduction des légumineuses est nécessaire, tant dans les systèmes agronomiques que dans le rations alimentaires. Agroécologie et sécurité alimentaire vont donc de pair !!!!!
Et nos propositions.
Comment faire évoluer les systèmes agricoles pour nourrir de façon durable 10 milliards d’individus à l’horizon 2050 ???
Comment atteindre la nécessaire « multiperformance » de l’agriculture pour satisfaire à cet objectif ? Performance à la fois économique, environnementale, sanitaire et sociale ?
Cette agriculture sera forcément « agroécologique » avec prépondérance des circuits courts de distribution. Elle ne s’interdira pas des circuits de distribution longs à condition que les industries de transformation soient implantées au plus près des lieux de production. Elle ne s’interdira pas les recours raisonnés aux moyens chimiques et autres biotechnologies bien évaluées et maîtrisées par les paysans eux-mêmes. Cette agriculture devra changer plus radicalement les systèmes de production, en repensant et allongeant sérieusement les rotations, en réintroduisant une part significative de légumineuses, en introduisant des cultures composées de plusieurs espèces associées, en réintroduisant l’élevage, etc…
Il faudra Lutter contre le gaspillage alimentaire qui détruit 30% de la production (pertes au champ en Afrique, pertes dans le système de distribution en Europe).
Les pays exportateurs de pétrole et autres matières premières fossiles, sont les plus touchés par la malnutrition qui ont négligé leur agriculture.L’expérience des CUMA béninoises a été reçue comme un espoir dans les modèles de développement capables d’atteindre ces objectifs. A cet effet, lire le rapport d’activité du coordonnateur béninois, Koffivi Nouwogou :