Formation aux itinéraires techniques sur la production du soja.

A Ségbana, dans le département de l’Alibori, nous avons procédé à l’instruction de 63 personnes à la production de soja, dans le cadre d’une formation participative. Cette formation a concerné l’Union communale des producteurs de soja, composée de 9 coopératives. Il a notamment été question des actions d’approvisionnement en intrants et des bénéfices à retirer des services de l’État.

Les participants ont adhéré à l’idée de fonctionner en cuma et leurs demandes ont porté sur de la formation technique à la culture du maïs et de l’accompagnement à la création d’une cuma vouée au matériel et à la transformation.

A Tissarou, ce sont 53 personnes qui étaient présentes. Elles fonctionnent déjà en cuma qui transforment le soja. La première cuma est équipée dans le cadre du programme Avril. Les deux autres sont en attente de matériel. Tous les participants et participantes sèment du soja mais manquent de connaissances techniques. Ils sèment avec de faibles densités, sans inoculer leurs semences, et au moment de leur récolte arrachent les plants de soja, ce qui est préjudiciable aux restitutions d’azote pour les futures cultures. La formation s’est bien déroulée, avec une participation exemplaire.

On pourra noter que, pour les deux formations, le chiffre prévisionnel de participants a été largement dépassé. Cela traduit le besoin de ces agriculteurs en matière de formation.

 

A Sinawongourou ,  la cuma Atisova  a commencé à rembourser ses échéances, mais le moulin ne fonctionne pas. Un mécanicien interviendra le 12 juin pour établir un diagnostic. En attendant, nous avons fait des photos, après démontage, afin de comparer le matériel avec les moulins qui fonctionnent.

 

Le 14 juin, à Banhounkpo, à la CUMA Soja, 8 femmes participent au stage. Elles utilisent le matériel et mesurent les quantités transformées individuellement pour participer au prorata de leur utilisation. Elles sont en demande de formations complémentaires pour de nouvelles transformations (huiles, tourteaux).

Le fromage tel que calibré est trop volumineux pour la commercialisation. Elles le découpent pour faire des portions individuelles. Si les cours du soja augmentent, elles réduisent la portion pour garder leur marge. Le prix de la portion est de 25 francs. Si la portion est frite, le prix reste identique mais la part vendue est plus petite.

Hebdomadairement, elles organisent une journée de transformation collective, pour couvrir les charges de la coopérative.

Elles disposent maintenant d’un budget pour réparer le moulin en panne, suite à des économies personnelles volontaires.

 

A Béroubouay, nous voici chez Adam Sourokou Ibrahim. Une famille Peulh de 5 personnes s’occupe du troupeau d’Adam.

Avec l’installation du méthaniseur, il a été construit une cuisine extérieure couverte pour installer la table de cuisson au gaz, venant en remplacement de la cuisson au bois. Plusieurs défauts sont constatés sur l’installation, avec la  présence de poches d’eau dans le réseau de gaz. Nous réalisons les modifications nécessaires. L’alimentation journalière du digesteur est faite avec 40 kg de bouses. Nous leur conseillons de passer à 60 kg par jour pour optimiser l’installation.

 

Le 12 juin, à Bembéréké, nous sommes chez Etienne. Là, il s’agit d’installer un digesteur dans une fosse bien construite et d’assurer le remplissage en eau de la poche. C’est ce que nous réalisons. Le partage du gaz doit être effectué avec son frère. Abraham conseille une alternance hebdomadaire afin d’éviter tout problème.

  

 

Les enfants participent au remplissage de la poche.

Dimanche 13 juin, à Soka, 26 personnes issues de 3 cuma de tracteurs. Dans un groupe qui avait beaucoup à apprendre, les gens ont bien participé et retenu l’essentiel.

Parmi ces 3 Cuma, une seule est équipée de matériel (tracteur, remorque, charrue). Les deux autres sont immatriculées et sont en cours d’achat de matériel. Ces deux cuma projettent de travailler 80 hectares de soja. Abraham a monté un projet, afin de financer l’achat des intrants et de solliciter un emprunt pour l’acquisition d’une batteuse-vanneuse et d’un tracteur avec bascule de précision de récolte. Il doit les aider à mettre en place leur comptabilité.

Le même jour, à Ina, une autre réunion concerne un  groupe de 13 personnes. Cette unité, déjà bien informée, bénéficie de la présence très technique d’un semencier, qui anime le débat.

Au final, ils nous demandent de poursuivre les formations et souhaitent organiser une grande réunion technique et proposent de faire la publicité de cette réunion par le biais des radios locales.

Lundi 14 juin, 47 adhérentes d’une Cuma féminine participent à une formation soja. A la base, elles sont spécialisées dans le maraîchage, mais font du soja en période pluvieuse. Cette formation était vraiment justifiée, car les notions de base n’étaient pas maîtrisées. Une fois de plus, on a pu constater une grande participation aux débats.

A Sonagnow (« Demain sera meilleur »), la réunion intéresse 13 femmes et 2 hommes. Ici, il s’agit de manioc et de tapioca. Ils sont spécialisés dans la transformation du manioc en tapioca et en farine panifiable. Ils transforment également le soja en viande, fromage, biscuits et farine pour la bouillie des enfants.

Ce groupe porte un projet d’achat d’un four de cuisson, pour fabriquer des biscuits et bénéficie de l’ appui  d’un gestionnaire comptable pour calculer les prix de revient et donc les prix de vente.

 

A la cuma Mikpéou (« Elles sont capables »), 11 femmes présentent un besoin de formation dans différents domaines : fabrication de biscuits, de viande, de farine et de fromage (Sens) ; gestion de groupe et comptabilité. Elles réalisent deux jours de travail par semaine pour la coopérative. Un souci existe, leur broyeur ne fonctionne pas. Elles utilisent donc le broyeur de Sonagnon. Cependant, elles doivent rembourser les échéances de leur propre broyeur. Sonagnon les aide en facturant uniquement le carburant du broyeur.

Nous procédons au démontage du broyeur défaillant. Nous constatons que l’axe principal a été tordu et redressé. Les meules semblent en bon état, mais il faut passer trois fois le grain pour obtenir la mouture désirée. Par ailleurs, nous constatons également que le moteur thermique, en panne, a été remplacé par un moteur électrique.

 

A Ouessé, nous avons procédé à la formation de 10 personnes, toutes travaillant à la production de soja. Le travail du sol est fait manuellement, à la daba. Le souci, c’est qu’ils utilisent des herbicides, sans en connaître les dangers.

Là, nous avons également fait la rencontre de Raïmatou Chitou, fonctionnaire de l’Agence Territoriale pour le Développement Agricole (ATDA), spécialisé dans le domaine du soja. Elle me propose d’organiser une nouvelle réunion au pied levé, le lendemain. Celle-ci a intéressé 35 producteurs de soja. Nous avons constaté beaucoup de défaillances techniques. Nous abordons les Cuma. Aucune dans le groupe. Ils sont intéressés. Les fiches de présence avec les numéros de téléphone des participants seraient une bonne base de travail pour Christelle.

 

 

Essais inoculation soja

Dimanche 20 juin, nous avons rencontré deux étudiants en culture du soja, Bertrand Amagomou et Ephrème Dayou qui suivront le protocole togolais. Deux autres étudiants sont prévus sur le protocole béninois.

En quoi consiste le protocole :

– le jour du semis, présence des étudiants pour garantir la bonne utilisation de l’inoculum et participer aux travaux

– comptage du nombre de plantes nées

– à l’apparition des premières fleurs, analyse des racines et prise de photos

– suivi du rendement

– observation tout au long de la culture.

Pour assurer ce suivi, un groupe Whatsapp a été créé.

Cette opération nécessite bien sûr un financement. Celui-ci a été établi à 100 000 francs CFA par déplacement, pour les quatre étudiants.

 

Etude de marché

Nous avons eu une rencontre avec les directeurs et étudiants des écoles de L’Université Nationale de l’Agriculture (UNA) : École de la production végétale et semencière ; École de l’agrobusiness. Nous avons procédé à une analyse et une compréhension des Termes de référence. Les directeurs ont bien cerné les objectifs de notre étude.

Ce travail ne correspond pas à la rédaction d’un mémoire d’étudiant dans toute sa dimension, mais peut en faciliter la réalisation.

Les deux professeurs vont proposer une fiche d’organisation qui sera transmise, avec un budget, à Cuma Bénin, pour validation. Nous avons aussi convenu de la mis en place de visioconférences avec tous les partenaires.

Dans la ville de Klouékanmè, nous rencontrons 25 personnes de la Cuma Mialeboudi (« Nous allons bien prendre soin »), équipée d’un tracteur, une charrue, une remorque. Beaucoup d’entre eux découvrent le soja et vont certainement commencer à en produire cette année. Beaucoup travaillent encore le sol à la daba. Ils sollicitent le tracteur local, mais si le temps ne le permet pas, ils reprennent la daba. Julien s’est proposé de revenir pour parler Cuma.

A Dogbo, nous sommes arrivés en retard, à cause de tests Covid obligatoires. Du coup, nous n’avons rencontré que 7 personnes ; les autres étaient déjà reparties. Là, c’est la Cuma Gebenan (« La nature a donné ») que nous avons rencontré. Certains produisent du soja avec leurs techniques de production et leurs convictions. Nous leur avons proposé des techniques différentes. Les échanges ont été intéressants et animés.

Bilan des formations

Neuf réunions ont permis de former près de 300 personnes aux itinéraires techniques sur la production de soja. Nous avons eu affaire à des groupes très différents en termes de connaissances agricoles. Certains savent presque tout ; d’autres, presque rien. Nous avons pu constater, depuis 2018, une généralisation de l’utilisation des herbicides (glyphosate et sélectifs). Du coup, notre discours s’est réorienté vers la dangerosité des produits et conseils d’application. Le chapitre agroforesterie est plus écouté, avec des arguments chocs, comme « la pluie ne vient pas des nuages mais des arbres ».

Au final, tous demandent une poursuite des formations à la culture du soja. Comme vu plus haut, on nous a même proposé une grosse réunion à Ina, relayée par les radios locales.

Les agriculteurs rencontrés qui ne connaissaient pas les cuma, souhaitent approfondir ce sujet rapidement.

 

Bilan des rencontres avec les cuma de transformation

Sur les dix moulins fournis par le Programme soja, seuls deux donnent satisfaction. Nous avons démonté deux moulins défectueux, pour les comparer avec les moulins qui fonctionnent. Nous avons constaté peu de différences. Les pannes sont multiples et différentes d’un moulin à l’autre.

Par exemple, sur un des moulins, la motorisation a été changée par un moteur électrique, sans que cela ne règle les problèmes de fonctionnement. Huit moulins ne sont plus utilisés, ce qui complique les remboursements des échéances. D’autant plus que la garantie n’est pas appliquée par le fabricant. Ces difficultés exposent Cuma Bénin. Aussi, je pense que nous ne devons plus nous impliquer dans les achats de matériel. Les cuma doivent choisir et négocier le matériel, et nous, apporter conseil et financement.

Deuxième constat, tous les boulons sont grippés. Pourtant, les moulins avaient été livrés avec des clés pour ouvrir et nettoyer. Or, ces clés ont disparu. Par conséquent, le nettoyage intérieur ne peut être réalisé.

Bilan méthanisation

Un méthaniseur fonctionne correctement. Le second présentait des défaillances auxquelles  nous avons remédié. De plus, à l’occasion de ce voyage, nous avons installé un nouveau méthaniseur qui est prêt à fonctionner. Quant aux deux autres prévus pour le village « Tapioca », ils ne sont pour l’instant pas installés et je n’ai pas les explications.

Les agriculteurs ont bénéficié de formations à distance, mais ils s’appuient totalement sur nos techniciens et ne prennent pas d’initiatives seuls.